Las musas son objetos mixtos, son objetos-sujetos. Como objetos detentan, al igual que los sujetos, su intimidad. No son muebles cotidianos. No se abren todos los días. Esconden promesas e historias.
Cuando una musa se cierra [se pliega], es devuelta a la comunidad de los objetos: pasa a ocupar su lugar en el espacio.
A veces, sin embargo... la musa se abre [se despliega]
Desde el instante en el que se entreabre, el espacio que la rodea (el “exterior”) desaparece: todo es novedad, sorpresa, descubrimiento. El exterior pierde su significado. Las dimensiones del volumen del objeto se transforman al abrirse una nueva dimensión de carácter infinito: la intimidad.
Las musas se transforman así en objetos imaginarios, generadores de hipótesis y de sueños. El interior de los muebles es alterado sin cesar por la fantasía. Abrimos un mueble y encontramos una casa. Una casa que se esconde dentro de un armario.
«Pour découvrir le mystère du meuble, pour pénétrer derrière les perspectives de marqueterie, pour atteindre le monde imaginaire à travers les petites glaces il a fallu avoir le regard bien rapide, l’oreille bien fine, l’attention bien aiguisée.
Mais j’ai enfin entrevu la fête cladestine, j’ai entendu les menuets minuscules, j’ai surpris les intrigues compliquées qui se trament dans le meuble.
On ouvre les battants, on voit comme un salon pour des insectes, on remaque les carrelages blancs, bruns et noirs en perspective exagérée.
Quand le meuble est fermé, quand l’oreille des importuns est bouchée par le sommeil ou remplie de bruits extérieurs, quand la pensée des hommes s’appesantit sur quelque objet positif,
Alors d’étranges scènes se passent dans le salon du meuble, quelques personnages de taille et d’aspect insolites sortent des petites glaces».
Charles Cros, Poèmes et proses, éd. Gallimard, p.87. Le poème Le meuble, apud Le coffret de Santal est dédié à Mme Mauté de Fleurville.